Coups de cœur 2023 : musiques du monde

Traversons le monde à partir des album musicaux...
Jarak karibak, le nouvel album du chanteur-musicien israélien Dudu Tassa et son associé Jonny Greenwood est un voyage au Moyen Orient à travers des chansons d'amour classiques, dont la romance et le chagrin sont exclusivement personnels.
Le groupe Saroyé réunit le groupe maloya Ti'Kaniki avec des musiciens lyonnais passionnés de musiques cubaines, emmenés par le compositeur, chanteur et percussionniste réunionnais Luc Moindranzé Karioudja. Entre la Réunion et Cuba, In lèr fusionne maloya des kabars, les rythmes des tambours bata et le rythme typique de Madagascar, le salegy. Les tambours se mêlent à la clave, les chants créoles aux chants en espagnol.
Le duo pop franco-arménien Ladaniva (la chanteuse arménienne Jaklin Baghdasaryan et le français multi-instrumentiste Louis Thomas) sort son premier album, Ladaniva, qui ne se limite pas au pays natal de la chanteuse : la musique est hybride et métissée et prêche la mélancolie balkanique comme le groove créole, habitée par des échos hip-hop et des ambiances reggae…
Stéréotype est le quatrième album du chanteur-compositeur américain de country Cole Swindell. Swindell chante des chansons d'amour sur une musique country pop-rock plus moderne que traditionnelle.
On reste en Amérique pour partir vers le sud retrouver la pop star colombienne Karol G. Elle est de retour avec un quatrième album, Manana sera bonito : 10 titres aux mélodies pop et reggaeton pour célébrer la bichota, symbole du pouvoir féminin.
Amatssou est le neuvième album du groupe Tinariwen (qui signifie "au-delà de la peur"). Les musiciens sahariens développent un langage folk universel en mêlant harmonieusement leurs fameuses lignes de guitares hypnotiques et les voix d'appel et de réponse aux banjos, violons et pedal steel de la musique country. Dans une transe nostalgique, les textes d'Hassan Ag Touhami entrent en écho avec la longue lutte du peuple touareg et les récents bouleversements politiques au Mali.
Il a longtemps été le percussionniste et l'arrangeur de Salif Keita mais dans son opus Ségou to Lagos, Solomane Doumbia rend avant tout hommage à Tidani Koné, celui qui a jeté un pont entre les musiques nigérienne et malienne. Et en cet hommage, Solomane ramène l'afrobeat dans sa terre natale, à Ségou, au Mali même, pour le fusionner avec le mandingue.
Aa'in signifie "âme" dans la langue indigène wayuu. Ce groupe est le fruit d'une rencontre entre deux terres voisines, le Venezuela et la Colombie. Il nous offre un nouvel album, Pajarilla, où on entend le joropo, genre musical des deux pays, mais aussi un mélange de rythmes afro-colombiens et de mélodies issues du flamenco ou du jazz à essence latine.
Neuvième album solo, le plus abouti, pour le Bahianais Lucas Santtana. En compagnie de musiciens de culture musicale européenne, il nous enjoint en dix chansons de modifier nos axes de pensée. Disque militant, tout en douceur et touches sonores inventives, O paraíso est un mélange de musique brésilienne, jazz et électronique mais aussi un métissage afro-indo brésilien.
Le groupe Violons Barbares rassemble deux violonistes (le Mongol Dandarvaanchig Enkhiargal et le Bulgare Dimitar Gougov) et un percussionniste français, Fabien Guyot. Folk mondial, blues kazakh et rock électrique... Monsters and fantastic creatures, leur quatrième album, mêle des sonorités balkaniques et orientales à une musique énergétique qui nous emporte vers de vastes contrées lointaines. Entre les steppes mongoles et les portes de l'Europe, on a de quoi danser !
Venus de Turquie, de France, de Roumanie et de Serbie, les musiciens du Haïdouti Orkestar nous emmènent d’ouest en est et du nord au sud, avec Yuh yuh, leur cinquième album où les mélodies traditionnelles côtoient des morceaux groovy et modernes. S'ils y expriment leur joie, il s'agit avant d’un cri de vindicte qui dénonce certains régimes politiques,
Guajiro, le nouvel album de la légende de la musique cubaine - et l’un des derniers membres du Buena Vista Social Club - Eliades Ochoa, est un panaché de son, de trova et guaracha paysannes, additionné de cuivres joyeux sur des arrangements contemporains, où percent même quelques brassages latinos bien balancés, entre mambo, salsa et plena portoricaine. Cet album raconte l’histoire d’un paysan resté fidèle aux musiques de son enfance, mais aussi celle d’un artiste populaire, prêt à moderniser son répertoire pour plaire à la jeune génération.
Dans son nouvel album (Dindin), le joueur de balafon, Kimi Djabaté aborde des sujets délicats tels que la religion, les droits des femmes, l’éducation, la justice et l’iniquité sociale. On reconnaît le blues électrique, mais aussi des mélanges afro-latins ou encore afro-portugais et même parfois afrobeat.
Cinq ans après son album Chants mystiques d'Algérie, Houria Aïchi reprend dans son dernier album Chants courtois de l’Aurès son exploration du patrimoine mal connu des traditions musicales d'Algérie. Elle nous fait découvrir dix chants exprimant l’amour des hommes pour les femmes, la jubilation du sentiment, du désir, de l'attirance des corps, mais aussi la douleur.
Carry them with us, le deuxième album de l’artiste le plus célèbre de la musique celtique expérimentale et joueuse de smallpipes Brighde Chaimbeul, est un tissage exaltant de textures drones, de transe atmosphérique et de traditions folkloriques instrumentales. À travers sa musique, elle montre qui nous sommes, nos mythes, nos espoirs, notre passé.
Ramia, janvier 2024