Thiphaine Rivière

Thiphaine Rivière. Carnets de thèse
Seuil, 2015
Ce roman graphique est tiré du blog qu’a constitué l’auteure alors qu’elle tentait une thèse de littérature à la Sorbonne pendant 3 ans après avoir été professeur au collège. Inspiré de son expérience, cette œuvre très réussie traite avec humour des arcanes du monde des thésards et des universitaires installés qui fait beaucoup moins rêver que ce que l’on pourrait imaginer.
Dans ce parcours du combattant, l’auteure doit faire sa thèse sans financement (pour joindre les deux bouts, elle sera finalement professeur vacataire mais ne sera pas payée), elle doit également faire face à l’incompréhension, au désintérêt et à l’inquiétude de ses proches, à la lassitude de son copain (la secrétaire du bureau des thèses l’avait mise en garde : « 2 thésards sur 3 voient leur couple exploser s’ils habitent avec leur conjoint, 60% des gens abandonnent leur thèse en littérature – faut bien réfléchir – faudra pas dire j’ai plus d’argent et j’ai perdu tous mes amis ») et à un emploi du temps surchargé (elle trouvera un travail d’assistante de cette secrétaire en plus de sa thèse). En plus du regard incisif sur les travers des universitaires et de l’administration, de la lucidité amusante vis-à-vis de ses propres travers ou de l’observation des attitudes de ses proches qui reflètent parfois des tendances plus générales, l’auteure réalise de jolies trouvailles dans le dessin pour donner à ressentir, avec humour, différentes situations de communication vécues de l’intérieur.
A lire absolument !
Sandrine