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Sélection 2022 musiques électroniques

   La musique électronique est un des genres les plus actuels, en ce sens où elle fait écho à l'impétuosité de notre époque où tout se mélange et se confond dans un fracas constant, parfois assourdissant. Rassurez-vous, les repères n'ont pas disparu, ils sont juste devenus poreux. Les limites, elles, sont sans cesse repoussées, quelquefois dépassées, et dans de rares cas de symbiose parfaite, oubliées, effacées. Bienvenue dans le genre noir aux lettres dorées, le monde 4 (les cotes des documents commencent par le chiffre 4 et sont écrits en doré sur fond noir).

  • 4 A 40 : la meilleure anthologie. La première chose qui marque quand on va danser en club à Berlin (après la file d'attente interminable et le sérieux des fêtards qui prient pour ne pas être refoulés à l'entrée), c'est qu'un des vigiles prend votre téléphone pour y poser une gommette sur l'objectif de l'appareil photo intégré. Les photos sont en effet interdites sous peine d'être exclu immédiatement de la soirée.
    No photos on the dancefloor est une compilation des meilleurs titres techno qui on fait suer la capitale allemande entre 1992 et 2006, l'époque qui a rendu cette ville mondialement célèbre et reconnue pour son sens de la fête. Le deuxième disque regroupe les années suivantes jusqu'à aujourd’hui et rend compte de l'évolution exceptionnelle de la techno avec des artistes comme Ellen Allien, Modeselektor ou Fjaak.
     
  • 4 SCH 10 : le meilleur précurseur / pionnier. Conrad Schnitzler (1937-2011) est un musicien allemand, figure majeure de la scène musicale expérimentale et électronique européenne depuis la fin des années 1960, l'un des fondateurs du mouvement krautrock avec le groupe Kluster (avec Hans-Joachim Roedelius et Dieter Moebius) et l'un des initiateurs de la seconde formation de Tangerine Dream. Con 84. aligne des compositions polyphoniques du début à la fin. John Cage, Fluxus, le hasard : introuvable. Tout comme il a si merveilleusement renversé les conceptions courantes de l'art, Schnitzler a conçu Con 84. pour qu'il sonne comme Ernste Musik - de la musique (classique) sérieuse. Si ça ne vous donne pas envie, je ne sais plus quoi faire !
     
  • 4 MOD 20 : le meilleur ambiant / loungePrenez Apparat, prenez Modeselektor, mettez le tout dans un shaker et secouez bien fort avec des glaçons. Versez le tout dans un verre à cocktail élégant, vous obtenez Moderat. More d4ta, leur dernier album, se déguste de la même manière, pas trop fort, dans un fauteuil club ou debout près du bar à la la lumière tamisée qui vous rend belle ou beau. On se laisse porter par le rythme, les pensées divaguent...
     
  • 4 MIN 30 : le meilleur de la houseUn rythme minimal, une ligne de basse proche du funk, de la house quoi. Mind Against livre un album subtil, Fabric presents Mind Against : un mix créé pour la Fabrik, le club mythique de Londres. Toujours aussi doués pour faire naître de l'émotion à partir de synthétiseurs, Mind Against parcourt le monde au rythme des meilleurs festivals et soirées house.
     
  • 4 VIT 40 : le meilleur de la techno. On ne présente plus Vitalic. J'ai déjà parlé du dernier double album Dissidaence dans Médiathèque parallèle et j'en reparle aujourd'hui. Vitalic s'est senti enfermé pendant le confinement, et sa musique s'en ressent, elle porte cet élan de rage et vitalité qui pousse à la révolte. On danse, le corps exulte, l'esprit s'en trouve apaisé. Les rythmes techno sont diablement efficaces et la production absolument parfaite. Le meilleur Vitalic depuis longtemps.
     
  • 4 QUI 50 : le meilleur de la fusion / influence. Quinquis a découvert l'Ankou, un serviteur de la mort dans la mythologie bretonne qui vient vous voir l'année de votre mort ; elle a exploré les Seiz Breur, un mouvement artistique breton de 1923 fondé par une jeune femme dans le petit village dont elle est originaire ; elle a puisé dans la vie de ses amis, explorant une riche tapisserie de personnes, de lieux, d'émotions et d'histoires, tous liés au même territoire : la Bretagne.
    Seim, son premier album, est le résultat d’un partenariat avec le producteur Gareth Jones, une fusion d'électronique clairsemée d'atmosphères immersives et de mélodies habiles, le tout porté par la voix d'Émilie, à la fois tendre et envolée, chanté entièrement en breton. Bon.
     
  • 4 CAF 60 : le meilleur de l'electronica. On ne sait plus quoi inventer... Electronica, c'est quoi ce truc encore ? Un mot fourre-tout pour désigner toutes les musiques électroniques qu'on n'aura pas réussi à classer dans les autres sous-genres musicaux ? Oui oui... c'est à peu près ça. Mais attention, ça ne veut pas dire que ce n'est pas bien ! Pour preuve, Maritime : themes and textures, l'album véritablement inclassabe de Café Kaput qui vous téléporte en pleine mer, vous avez le sel, les vagues et les bouffées d'air qui vous envahissent instantanément. Pas mal pour de l'electronica n'est-ce pas ?
     
  • 4 ??? 70 : le meilleur de la drum'n bass. Retentez votre chance en 2023.
     
  • 4 SHA 80 : le meilleur de la dance. La dance, c'est un peu comme le pantalon pattes d'éléphant, la jupe plissée ou les disques vinyles, c'était hyper ringard et c'est redevenu hyper hype.
    Vous vous souvenez de Sally Shapiro ? Pour ceux qui ont oublié, sachez qu’il s’agit un des duos les plus prometteurs en matière de synthpop au début de la dernière décennie. Le duo suédois avait marqué un grand coup avec leur troisième disque que fut Somewhere else en 2013 avant de disparaître de la circulation. Huit années et demi plus tard, les voici enfin de retour avec leur nouvel album tant attendu du nom de Sad cities paru chez les prestigieux Italians Do It Better Records.
    Dès les premières notes de "Forget About You", la chanteuse et son producteur et acolyte Johan Agebjörn prouvent qu’ils n’ont rien perdu de leur charme. On se familiarise avec leur synthpop nostalgique et scintillante teintée d’une légère touche d’italo-disco et de soft-rock qui continue de nous émerveiller avec, entre autres, "Believe In me" et "Dulcinea", mettant en avant l’interprétation voluptueuse de notre hôtesse toujours aussi impeccable et maîtrisée.

Jérémy, janvier 2023

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